jeudi, mai 31, 2007

Petit périple en Uppland. Episode n° 2.

Parce qu' heureusement, on ne se fait pas piquer sauvagement par des insectes suceurs de sang dans sa chambre d'étudiant. Nous sommes parties à l'aventure, le week-end dernier.
Bilan: 2 petites journées, zéro crevaison, du beau soleil, deux problèmes de changement de vitesse, moult litres d'eau, quelques dizaines de sandwiches à la crème Bonjour et au jambon, un certain nombre de kilomètres, et plusieurs dizaines de piqures de moustiques très injustement réparties...

Trajet approximatif. Ne comprend pas les détours vers toutes les églises du parcours.

Dalby. Derrière l'église.

Biskops-Arnö. Vue sur.

Biskops-Arnö. Vue de.

Arrivée à Sigtuna. Grosse envie d'aller plonger.

Sigtuna. Sans touristes. Presqu'un miracle.

Fika bien mérité. Et la crème vanille sur la tarte qui vient sans être demandée. =(

Viby. Au sortir de Sigtuna.

Quelquepart sur le chemin du retour. Probablement pas très loin de Haga.


Haga Kyrkan. Evidemment, nous nous déroutons pour aller la voir.

Les pointes du Domkyrka sont en vue. Mais la dåligt samvete -mauvaise conscience- (dédicace spéciale) est à l'oeuvre. Nous nous détournons vers Hammarby, la demeure campagnarde de Linné. Parce que, tout de même, c'était la semaine du Jubilé.

Et en arrivant, la douche bien méritée. Depuis, il fait de nouveau mauvais, et les vélos se sont mis à grincer. C'était le moment de rentrer.

lundi, mai 28, 2007

J'ai les chevilles qui enflent.

Et aussi la grosse tête. Et pas seulement ça: les jambes et les épaules sont aussi touchées.

Une nuit en forêt et voilà. J'ai enfin rencontré les fameux moustiques suédois... Ca et les tiques: je vous le dis, la Suède, c'est un pays HOSTILE...


Résultat: des douzaines de piqures (contre une seule pour la copine: elle est où la justice?), des chevilles qui ont doublé de volume (et ce n'est pas une image), des espèces de plaques dures et jaunes-verdâtres, et des démangeaisons terribles...

Je suis donc à la recherche d'une recette de bonne fame ou autre contre les effets désagréables sus-mentionnés. Déjà proposés: crème à l'aloe vera, glaçons, quark, mouffles, jus de poireau frais et méditation transcendantale...

Ah oui aussi, passer à la pharmacie.

mercredi, mai 23, 2007

Mister Flower Power Fever.

Je craque, je n'en peux plus. Ce n'est pas du harcèlement, c'est pire. Il est partout. Tout le temps. Lui. Carl von Linné. L'enfant chéri d'Uppsala.

Surtout cette semaine. Avec l'apothéose hier pour son anniversaire. 300 ans, dont 229 de mort. Fallait fêter ça.

Et pour le coup, ils lui ont même trouvé un surnom détonant, les marketeux suédois: Mister Flower Power... Ils auraient mieux fait d'aller piquer un jeu de mot dans la masse de ceux disponibles dans l'article de Fred.

Linné, avant, ça n'était pas grand chose pour moi. C'était juste une rue derrière le Jardin des Plantes. Une toute courte, qui ne paye pas de mine. Quelque chose de mineur en somme.

Puis on arrive en Suède. Et on remarque que le bonhomme figure sur le billet de 100 couronnes, au recto de la grosse abeille. On s'imagine alors que soit les Suédois vénèrent les producteurs de miel, soit ce brave Linné est un peu plus qu'un épingleur de marguerites.



Et puis ce fut la honte, lors de la première visite guidée d'Uppsala. Une impression à peu près similaire à celle que peut ressentir celui qui vient de demander à un Anglais qui était donc cette Diana là.

Partout son nom s'étale: le sentier de Linné, le jardin de Linné, les bullar de Linné, et depuis peu les bus de Linné...


Et la propagande va en s'intensifiant. Tout y passe: des affiches dans la ville aux briques de lait, en passant par le sermon du pasteur à Pâques, à la gloire partagée de Dieu et de Linné.


Ils ont même redécoré le centre ville. Pelouse et petites fleurs. 300 bacs pleins de pensées et de coeurs de Marie. Mais ça, j'aime, c'est la vraie bonne idée.

Enfin bonne nouvelle, je viens de vérifier, les jubilés Celsius, Rudbeck et Hammarskjöld sont déjà passés...

La Marche de l'Empereur.

Ils l'avaient fait tout beau, le jardin de l'Université: des tulipes, des drapeaux, de la police partout et des scouts au garde-à-vous.

L'attente commence. Les forces de l'ordre se multiplient. Les spectateurs aussi.
- 10h30. Il devrait être là, il n'y est pas.
- On approche de 11h, les scouts s'impatientent. Je commence à comprendre pourquoi je suis républicaine.
-11h15. Au moment où je m'apprête à saisir l'intérêt de la guillotine, une clameur s'élève. Les drapeaux des unions étudiantes apparaissent, enfin. J'étais à deux doigts du régicide.

Arrivent ceux que nous attendons tous. Présentation.

D'abord vient un monsieur en pingouin et chapeau haut de forme, avec une baguette de majorette, mais ce n'est qu'un pingouin avec chapeau et bâton de majorette.
Derrière lui se présente notre Recteur le Magnifique (Rector Magnificus). Et puis Charlie, officiellement Carl Gustav, 16e du nom. Plus loin, la reine Silvia, la princesse héritière Victoria et Madame la femme de l'Empereur du Japon.
Le dit Imperator, doté d'une taille de Président de la République, est malheureusement caché par le grand pingouin du premier plan.


Ils remontent l'allée du jardin d'un pas lent et solennel. Ils sont à trois mètres. Un instant, je pense crier "à l'échafaud", petit hommage à leurs loitaines racines françaises. La présence d'un officier de police à 1 mètre m'en dissuade finalement. Charlie n'a pas l'air de s'amuser follement. Les spectateurs japonais, eux, sont en transe.

Suit un long défilé de messieurs en costumes et de dames en tailleurs. Certains osent un petit geste de main vers la foule, ils doivent être connus. La longue marche des pingouins s'éternise. Nous décidons de rentrer.

En une semaine, le roi et un élan. Je peux partir en paix.

lundi, mai 21, 2007

La blague à 3 couronnes.

Ce week-end, alors que ça prépare des Kanelbullar végétariennes, comprendre avec du lait d'avoine et du beurre sans lait. (Ne me demandez pas, je n'ai rien à voir là-dedans.)

J'entre subrepticement dans la cuisine. J'attaque. Petite blague:

- Tu sais ce que mangent les cannibales végétariens?
- ...
- Des Suédois...
- ...

Et je m'empresse de fuir. Le pire, c'est que ce n'était même pas mauvais...

dimanche, mai 20, 2007

Elan gastronomique.

Note: Gommer de la liste des choses encore à faire "voir un élan en liberté" (oui parce que ceux de Skansen -écomusée/parc animalier de Stockholm- c'est un peu moins "liberté, nature et grands espaces" comme impression.)

Moi- C'est drôlement couillon qu'on n'ait pas de pétoire, j'en aurais bien fait mon dîner de ce soir.

Elle- Vous les Français, vous êtes obsédés par la bouffe ...

Mais euhhh...

Bon d'accord, je lui avais déjà fait le coup avec les lièvres, les pigeons, les chevreuils, les faisans et même, les renards...

Et pour finir, la petite question que nous nous posons tous: c'est impressionnant de croiser un élan comme ça?

Ben non, pas trop, caribou-geait pas....

Désolé, fallait que ça sorte.

vendredi, mai 18, 2007

Petit périple en Uppland.

Petit coup de tête. Ca nous a pris comme ça. Juste le temps d'attraper une carte d'une précision chirurgicale, genre IGN. (Indications Grossièrement Notées).

Ceci est une photo de la carte que nous avions. Chemin approximatif de l'aller en rouge, en bleu pour le retour.

Nous observons le ciel et décrètons qu'il est certes "bizarre" voire "menaçant", mais pas belliqueux. Dans un esprit de "positive thinking", nous partons sans manteaux. De fait, il ne pleuvra pas.

De suite, je vais mettre fin aux ignobles rumeurs qu'on entend ça et là. Non, l'Uppland n'est pas plat. L'Uppland est plat EN MOYENNE...
Et les fluctuations autour de cette moyenne sont parfois un peu pénibles à avaler avec nos formules 1 de 13e main à 3 vitesses . Cependant, nous ne cédons pas.

Mais c'est aussi joli l'Uppland, bien plus que mes photos, mais la météo ne faisait pas preuve de bonne volonté. Beaucoup de fermes, bâtiments falurödfärg -rouge Falun- du nom des mines de cuivre d'où vient le pigment, de forêts, de champs, bref d'espace, et une voiture toute les demi-heures.

Au fond d'une allée boisée, une ancienne Eglise, nous faisons une pause, pour laisser refroidir nos jambes et nos bécanes.

Nous nous rendons compte que nous sommes pas exactement là où nous voulions aller, puis faisons une belle boucle, comme ça, pour l'amour du sport.

Au moins, nous aurons vu des runes. Il y a en partout, sur le bord des routes, dans les jardins... Ca n'aide pas, mais ça fait plaisir.

Finalement, pour tout de même trouver un but à ces périgrinations, nous nous dirigeons vers le château de Wik (à 20 km d'Uppsala, 2 mil comme on dit ici). C'est désert mais joli.

Nous prenons une seconde petite pause au bord du Lårstaviken, un bras du lac Mälar.

Quand nous décidons de rentrer, si possible par le plus court chemin, nous avons un peu l'impression d'être à l'autre bout du monde...

mardi, mai 15, 2007

Marie II, le retour.

Au fin, fin fond de la cathédrale d'Uppsala, on croise parfois, lors de la conjonction des nuits de pleine lune et des grandes marées du Fyrisån, de bien étranges créatures...

Le teint blême, le regard fixe, mortellement impassible, la Vraiment Très Sainte et Parfaitement Vierge Marie attend.
(Oui, j'en fais peut-être un peu beaucoup. Mais par les temps et le pape qui courent, c'est si facile de se faire excommunier...)


Enfin, c'est un peu la version actualisée de la Sainte Vierge, très XXIe siècle, très RMI et ASSEDIC, la petite mère Marie.

Mais, me direz-vous, pourquoi revient-elle (la statue s'appelle réellement Återkomsten: le retour), si ce n'est pour vivre en parasite des prestations sociales payées par les bonnes gens qui se lèvent tôt; et faire des enfants intermittents du spectacle? Mais si, vous savez bien, son fils... Celui qui aimait tellement la Cène qu'il a fini cloué sur les planches...

En réalité si elle revient, c'est pour protester contre son expulsion, acte innommable à l'encontre d'une pauvre fille-mère immigrée, au profit des grands et des puissants...

En effet, (et on va arrêter là avec les blasphèmes...) le grand roi Gustav Vasa fut enterré dans une chapelle dédiée en premier lieu à la Vierge Marie. Alors, elle revint. Et depuis, pour se venger, elle fait frissonner tous les pauvres fidèles de passage...

Y avait qu'à pas emmerder la Mère de Dieu.

(Précisons: ceci n'est en aucun cas un pamphlet contre quoi ou qui que ce soit...)

lundi, mai 14, 2007

(Inspiration dans le K-niveau...)

J'aurais bien fait un message sur le traditionnel fika du dimanche à Kalmar, pour continuer dans ce bel élan K-tologique.
Malheureusement il a plu toute la journée et mon lait demi-écrémé écologique a tourné dans sa brique 3 jours avant la date de péremption, je me trouve donc dans l'impossibilité de formuler un seul jeu de mot, même pourri, sur base de fika et de Kalmar.

Donc, en ersatz, un peu de musique. Une autre Suédoise, qui chante en anglais... On aime bien: parler de soi à la 3e personne, la voix, les clips un peu bizarres mais sympas, et la manie persistante d'enregistrer une version naked (accoustique) de beaucoup de ses chansons.
Et la petite chanson en franglais -version naked- qui va bien. (au passage: toutes mes condoléances aux Fatals Picards...)


Anna Ternheim: avec un site , un myspace ici, et l'indispensable page wikipédia par là.

samedi, mai 12, 2007

Butter Sweet Symphony. (journée Special K)

Ca faisait plusieurs jours que j'en rêvais, je l'ai fait. The Kouign Amann. The gâteau de beurre. The spécialité bretonne. The bombe kalorique...

Le jus, ce n'est jamais que du sucre et du beurre caramélisé... Mais chacun sait que le sucre n'est pas gras, tandis que le beurre n'est pas sucré, donc pas d'inquiétude, n'est ce pas...

La petite croûte croustillante sur le feuilletage, l'odeur du sirop de beurre (salé, cela va sans dire) tiède...


Que demande le peuple...

Keske que c'est ke ça... (journée Special K)

Bah c'est du Kalles Kaviar évidemment. Oui mais k'est-ce donk réellement? Cela ne ressemble à rien que nous Français konnaissons. Cela ne se vend unikement sous forme de tubes, enfin je krois.
Le Kaviar, c'est juste un koncentré de suéditude avec son emballage minimaliste bien rekonnaissable: des kouleurs 100% Sverige, un joli petit blondinet, la marke ki n'a rien à voir avec les dancing keens en collants à paillettes mais ki va bien kand même: Abba...
Mais la vrai kestion est: kest-ce ke ça goûte? Ce sont en fait des oeufs de je ne sais kel poisson, transformés je ne sais komment en une espèce de pâte relativement solide. C'est très salé, ça sent un peu la mer (Michèle ki a perdu son chat, ki krie par la fenêtre à ki le lui rendra...), et c'est délicieux sur une tartine avec de l'oeuf dur.


Voire même avec de l'oeuf mi-kuit...
(se trouve en France dans tout bon IKEA)

vendredi, mai 11, 2007

Stockholm, ça te calme.

Dimanche, direction Stockholm pour montrer la ville à Copine, de passage en Suède.

Lever difficile, j'ai très envie de balancer le réveil en travers de la pièce. Mais comme à l'autre extrémité de ce travers de pièce se tient Copine en train de se lever, je me retiens.
Evidemment ma brique de lait à choisi cette nuit-là pour s'évaporer, donc ce sera petit déj' sans café au lait et sans Earl Grey. (Oui, je bois mon thé comme les Anglais, avec un nuage de lait...) On dirait que la journée s'est levée du mauvais pied.

Copine et moi, on est déjà à la bourre sur l'horaire que nous nous étions arbitrairement fixé mais comme on a envie de marcher, on décide d'aller à la gare en prenant nos pieds.

Très rapidement on commence à se dire qu'on va regretter : 1- d'avoir pris nos manteaux 2- d'avoir choisi de marcher. Copine, elle me dit que ses pieds chauffent, et qu'elle sent les cloques arriver. Moi je ne dis rien, je souris, et je glisse vers l'avant de mes chaussures pour empêcher mes talons de trop frotter.

Stadshuset
"Chouette, une journée avec une copine française, je vais pouvoir râler..." Copine s'extasie devant les premiers aperçus de la ville. Eeeh, on a dit qu'on râlait!

Riddarholmskyrkan

Deux énormes cars couleur disco-yéyé sont garés juste devant l'Eglise. Pour marquer ma désapprobation, je me lance dans une petite chanson parisienne traditionnelle. "Espèces de bandes de touristes immigrés, qui gâchent le paysage et notre tranquilité, Ohé ohé..."

Copine me glisse alors qu'à Stockholm je suis au mieux une provinciale, au pire une touriste longue durée. Ouais, mais moi je ne gare pas mon bus devant les monuments à photographier! Je vous jure, on croit rêver...


Stortorget

Du fait de la belle météo, de la charmante compagnie, et des conséquences d'une acclimatation suédoise de plusieurs mois, je me trouve provisoirement dans l'impossibilité de râler. Nous profitons du soleil et de Gamla Stan.

Gamla Stan


Gamla Stan (bis)

La ville est décidément étonnament vide pour un dimanche ensoleillé.

Gamla Stan (ter). Tyska Kyrkan.

Des touristes en tongs prennent en photo l'inscription qui surmonte le portail. "Fürchtet Gott! Ehret den König". (Craignez Dieu! Rendez hommage au Roi!) On aimerait bien leur expliquer que ça veut dire que les païens infidèles en shorts finiront tous en enfer empalés sur des piques à rotir pour le restant de leur mort; seulement ils ont l'air russes, et on ne veut pas d'ennuis avec le KGB.


Jakobskyrkan

"Tu crois qu'ils l'ont peinte avec le sang des moutons qu'on égorge dans les baignoires?" Oui, nous faisons un peu de mauvais esprit.

Vue sur Strandvägen

Comme ça fait un petit moment que je n'ai pas ralé, je peste un peu contre le hors-bord qui vient faire des vagues et rater mes photos.

Vue sur Strandvägen. (Bateaux qui cachent la -)

Derrière le Moderna Museet, des enfants ont dessiné deux marelles. Nous sommes restées très jeunes, nous nous y essayons. Mais comme finalement nous avons déjà pris un peu de bouteille (et bien que sobres comme un candidat UMP), nous nous ridiculisons devant les regards amusés et légèrement moqueurs de quelques blondinettes dans leurs primes années. Il faut dire que les marelles suédoises ont 9 cases avant le ciel. Si ça ce n'est pas une tentative de déstabilisation...

Katarinakyrkan - Södermalm.

Copine, elle trouve aussi que ça ressemble à des castors écrasés. Nous nous dirigeons vers Vita Berget. Je suis presuadée d'avoir une ampoule de la taille d'un oeuf au plat sous le pied gauche. Vu la démarche de Copine, elle n'a pas l'air en meilleur état.

Nous décidons finalement de nous diriger vers Kommendörsgatan et l'Institut Français pour regarder la soirée électorale. Nous y sommes vers 19h30, nous sommes accueillis par des (visiblement) sympathisants socialistes (visiblement) pas très joyeux... "Ca ne sent pas bon" qu'ils disent. "Je dirais même que pour certains, ça sent le Roissy". (Visiblement) je suis la seule à trouver ça drôle. Bon. Le directeur de l'Institut vient annoncer que certains vont perdre, d'autres gagner; mais que ni par dépit ni pour célébrer, nous n'avons le droit de nous cogner. De toute manière, Copine et moi étions déjà bien trop fatiguées.

A 20 heures, nous apprenons que le coeur de la France bat officiellement à droite. Folles de douleur ou folles de joie (ce blog reste apolitique), et fortes de notre sens de l'orientation légendaire, nous nous égarons complètement sur le chemin du retour.

Et n'avons même plus la force de râler...